Nicolas Sarkozy affrontera Ségolène Royal au second tour, le 6 mai prochain
Selon les estimations, le candidat UMP recueille 29 à 30% des suffrages, contre 25,5-26% à sa rivale PS. François Bayrou serait à 18-19%, Jean-Marie Le Pen 10-11%. Taux de participation record : près de 85 %.
(Reuters)
Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal s'affronteront dimanche 6 mai au second tour de l'élection présidentielle, selon les estimations réalisées à l'issue d'un premier tour marqué par un niveau de particiption exceptionnel.
Nicolas Sarkozy (UMP) obtient de 29,5% à 30% des suffrages, selon les instituts, et Mme Royal de 25,1% à 26,3%, devenant la première femme en mesure d'accéder à l'Elysée.
Les deux finalistes sont quinquagénaires et leur duel se terminera sur l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle génération.
Le scrutin, qui marque le retour d'un affrontement droite-gauche classique, a connu l'un des taux de participation les plus élevés pour un premier tour depuis l'élection au suffrage universel d'un président de la Ve République.
François Bayrou (UDF) recueille de 18,2% à 18,8% des voix, tandis que Jean-Marie Le Pen (FN), qui avait créé la sensation en se qualifiant pour le second tour en 2002, subit une forte érosion pour son dernier combat, avec un score échelonné entre 11% et 11,5%.
Le candidat de l'UMP profite à plein de sa stratégie visant à aborder les thèmes de prédilection du Front national. Il semble avoir dépossédé Jean-Marie Le Pen d'un tiers environ de ses électeurs de 2002, reproduisant à droite la mainmise de François Mitterrand sur les électeurs du PCF en 1981.
Nicolas Sarkozy ne pâtit pas non plus d'avoir été le favori des sondeurs depuis janvier.
Ségolène Royal devance François Bayrou de quelque 8 points, et crée une dynamique en obtenant un score supérieur d'environ 2 points à ceux additionnés de Lionel Jospin (PS), Christiane Taubira (PRG) et Jean-Pierre Chevènement (MDC) en 2002.
Elle profite pleinement du réflexe de vote utile à gauche, qui lamine les petits candidats à la gauche du PS ainsi que la Verte Dominique Voynet.
Le centriste François Bayrou n'a pas réussi son pari de s'immiscer au second tour entre les deux camps principaux. Il triple toutefois, peu ou prou, son score de 2002 et devance Jean-Marie Le Pen.
Le dirigeant d'extrême droite est en net recul après avoir progressé sans cesse depuis 1988. Il apparaît comme le grand vaincu du scrutin. Après avoir provoqué un séisme en se qualifiant pour le second tour en 2002, il avait promis à nouveau une surprise. Son score apparaît finalement proche de celui annoncé par les instituts de sondage.
Jean-Marie Le Pen semble payer, outre l'habileté de Nicolas Sarkozy à chasser sur ses terres, une forte mobilisation des nouveaux électeurs et une non moins forte baisse de l'abstention. Enfin, sa position est grignotée par le MPF Philippe de Villiers, qui réalise entre 2,4% et 3%.
L'élection a passionné. Le taux de participation oscillerait entre 82,7% et 84,5%, selon les estimations affinées des instituts de sondage rendues publiques dimanche vers 19H00.
Olivier Besancenot (LCR) plafonne entre 4,3% et 4,7%. C'est suffisant pour devancer très largement Arlette Laguiller (LO, de 1,4% à 1,5%), l'altermondialiste José Bové (1% à 1,3%) et Gérard Schivardi (PT, de 0,3% à 0,5%).
Avec 1,9% à 2%, Marie-George Buffet signe un score très inquiétant pour l'avenir du PCF, à un nouveau plus bas historique.
Frédéric Nihous, le candidat des chasseurs, obtient entre 1,2% et 1,5%, très loin des plus de 4% réussis par Jean Saint-Josse en 2002, et moins que son objectif avoué: battre les Verts.
Mme Voynet plafonne elle aussi entre 1,5% et 1,7%, bien loin des 5,2% de Noël Mam
Source : Nouvel Obs