Ségolène Royal en "campagne à la campagne"

Publié le par DESIRS D AVENIR CLAMART

Pavillon "Planète viande", 8h27. Avant de partir à l'assaut du Salon de l'Agriculture, Ségolène Royal troque son croissant contre un pavé de boeuf charolais et avale une gorgée de vin rouge.

Fermant le défilé des candidats à l'élection présidentielle Porte de Versailles, la dirigeante socialiste en a arpenté samedi les allées pendant plus de deux heures, une semaine après l'inauguration par Jacques Chirac, fin connaisseur du monde rural.

"Il faut reconnaître qu'il a un bon contact avec les agriculteurs. Il aime ça, moi aussi d'ailleurs", confie la présidente de la région Poitou-Charentes, qui pose avec un agneau blanc puis noir dans les bras avant de s'enquérir du poids de Séguia, une vache Parthenaise de 810 kg.

Au gré des rencontres les pieds dans la paille, celle qui revendique la décision "visionnaire" de faire du Chabichou une Appellation d'origine contrôlée (AOC) croque un morceau de Mothais-sur-feuille, un fromage de chèvre poitevin, déguste un verre de Chablis et goûte en souriant une cuillère de confiture de lait.

"Tous les chantiers sont devant nous. Rien n'est réglé", après douze ans de chiraquisme, attaque toutefois la prétendante à l'Elysée à la veille de l'allocution du chef de l'Etat qui devrait annoncer qu'il renonce à briguer un nouveau mandat.

Clore une manifestation ouverte par Jacques Chirac huit jours plus tôt, "c'est ça la transition", s'amuse Bruno Rebelle, son conseiller pour l'environnement, chargé de récolter les cadeaux en nature offerts par les exploitants.

"Les agriculteurs sont un peu orphelins avec le départ de Jacques Chirac. Ils ont trouvé leur nouvelle maman", plaisante l'ancien directeur de Greenpeace en empilant dans ses bras une bouteille de liqueur d'abricot sur un panier de noisettes.

Camille Putois, d'ordinaire discrète directrice de cabinet de Ségolène Royal, s'improvise photographe pour un petit producteur qui a croisé cette semaine "le président, le maire de Paris et peut-être la prochaine présidente".

Elue d'une circonscription agricole depuis 20 ans, ravie de faire "campagne à la campagne", Ségolène Royal rappelle son enfance passée en Lorraine "dans un village de 300 habitants jusqu'à l'âge de 18 ans".

"J'ai le sens des saisons", que le réchauffement de la planète menace aujourd'hui, déplore-t-elle. "A chaque saison ces productions agricoles : ça ne sert à rien de manger des fraises en hiver!".

Si elle accède à l'Elysée, sa priorité ira à l'installation des jeunes exploitants, afin de maintenir la "densité du milieu rural". Elle promet en outre de lutter contre la spéculation foncière et assure que la loi sur l'eau sera revue.

Il faut une "meilleure articulation" entre agriculture et environnement, plaide l'ex-ministre de l'Environnement dont l'idée d'un moratoire sur les OGM inquiète les agriculteurs.

Assise face au président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, qui a repoussé ses vacances de quelques heures pour l'accueillir, elle a écouté les éleveurs de viande bovine à qui elle a proposé de régionaliser une partie des aides agricoles.

En attendant la candidate, éleveurs du Sud-Ouest et du Nord discutent, le front plissé. Ils sont "toujours sur le fil du rasoir", fatigués d'entendre que les "agriculteurs sont les pollueurs" mais fiers d'être "plus blanc que blanc" en matière de traçabilité, après les crises de la vache folle.

"Je sens que les agriculteurs sont inquiets. Ils ont peur du changement des règles", reconnaît Ségolène Royal, promettant de préparer "avec eux" la réforme de la PAC.

"Il faut cesser d'être complexé, de se dire qu'on est accusé de tous les maux", dit-elle à un éleveur en salopette verte. "Il n'y a aucune raison (...) de mettre dans un bateau global tous les agriculteurs. L'agriculture est diversifiée. Il faut arrêter de dire Les agriculteurs".

Face à elle, un éleveur de vaches limousines raconte qu'il vient d'aider deux de ses filles à prendre une exploitation - "c'est bien d'installer des filles", relève la première femme à avoir une chance réelle d'accéder à l'Elysée.

En 37 années de présence au Salon de l'agriculture, il a remporté 34 prix de championnat. "Trente-quatre campagnes gagnées ! ", complimente Ségolène Royal. "Je ne pourrais jamais vous égaler!".

Source : Laure Bretton pour Reuters

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L
De Gaulle avait sans dout raison les Fraçais sont des veaux d'ou l'attachement de certains politiques à ce salon
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R
Et oui aussi bizarre que celà puisse paraitre notre candidate et touché par la condidtion des agriculteurs... Ha j'oubliais, et apparemment je ne suis pas le seul, elle est Présidente d'une région rurale et elle a oeuvré pour qu'une des production de cette région ai une appellation controlé... Le Chabichou, celà ne vous dit rien, goûtez le le tout simplement...
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